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Un prix décerné en coopération avec l’Organisation mondiale du tourisme.
Avec sa citadelle, ses ruines phéniciennes, romaines et croisées, ses vieux souks et ses plages, Byblos, ville de l’alphabet, ville patrimoine mondial de l’Unesco, a été sélectionnée par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), relevant des Nations unies, comme la plus belle destination touristique arabe pour 2013.
L’Académie des prix d’excellence dans le monde arabe a sélectionné, en coopération avec l’Organisation mondiale du tourisme, Byblos comme la meilleure ville du tourisme arabe pour l’année 2013.
Le prix sera remis au président du conseil municipal de Byblos, Ziad Hawat, lors d’une cérémonie organisée le 8 mai prochain à Bourj el-Arab, à Dubaï.
Le prix a été décerné à la municipalité de Byblos pour les réalisations effectuées au cours des trois dernières années : l’aménagement d’un jardin public, la restauration du souk commercial, ainsi que la construction d’un stade, d’un musée de l’alphabet, d’un musée des fossiles et d’un centre de conférences.
Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, M. Ziad Hawat a souligné que Byblos, ville qui fait partie du patrimoine de l’Unesco, est « la première destination touristique libanaise après Beyrouth. En 2012, elle a accueilli plus de 500 000 touristes ».
« La municipalité a œuvré pour améliorer les prestations touristiques, notamment en transformant le centre-ville en zone piétonne et en plaçant douze navettes au service des visiteurs », a noté M. Hawat.
Invité à parler de Byblos, la ville qui a donné l’alphabet au monde, il a indiqué qu’elle « est conviviale, elle rassemble toutes les communautés ». « À part ses belles plages et ses cafés, elle offre plusieurs formes de tourisme, notamment culturel et religieux, a souligné M. Hawat. Elle est calme et tranquille et affiche des taux très bas de criminalité. Jbeil a un cachet spécial, bien à elle. »
Le président de la municipalité a dédié le prix qu’il recevra aux habitants de la ville. « Ils sont en train de nous encourager et de faire eux-mêmes des efforts pour encourager le tourisme », a-t-il souligné en conclusion.
L'Orient le Jour, 15 avril 2013
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Depuis son vignoble au Liban, Le PDG de Renault - Nissan, Carlos Ghosn, évoque son autre grande passion : le vin. Propos recueillis par Philippe Genet
La Revue du vin de France : Comment avez-vous basculé de l’automobile au vin en vous investissant à titre personnel dans un vignoble au Liban ?
Carlos Ghosn : Dans l’automobile, on passe son temps dans le métal, le plastique, les chaînes de fabrication. C’est une industrie reposant sur des investissements lourds qui deviennent parfois des affaires d’État. À la longue, j’ai ressenti le besoin de me ressourcer dans quelque chose de complètement opposé. Et compte tenu de mes centres d’intérêts, le vin se prêtait à ce désir de vivre de nouvelles découvertes. Car c’est pour moi un produit très noble qui représente l’expression d’un pays, d’une région, d’un terroir. Cette dimension culturelle du vin m’intéresse énormément.
La RVF : Vous avez quitté Beyrouth à 16 ans. Votre initiation s’est-elle faite au vin libanais ou français ?
C. G. : Mon apprentissage a commencé en France, à Paris, dans les restaurants bon marché du Quartier latin où l’on servait du vin de table genre Kiravi [rires] ! Ce n’était pas terrible. Mais quand j’étais invité à déjeuner, j’appréciais le privilège de déguster de bons vins. Car au Liban, c’était considéré comme un luxe.
La RVF : Préférez-vous les blancs ou les rouges ?
C. G. : Ma préférence va plutôt vers les rouges et les vins de Bordeaux en particulier. Ce qui ne veut pas dire que je n’apprécie pas des vins d’autres régions de France ou d’autres pays comme ceux d’Afrique du Sud, du Chili ou d’Argentine. Ils sont très agréables.
La RVF : Qu’est-ce qui a primé pour vous : avoir un vignoble ou retrouver vos racines au Liban ?
C. G. : J’étais attiré par le monde du vin, et si l’opportunité s’était présentée en France, j’y aurais probablement acheté un vignoble. J’ai également prospecté au Brésil où je suis né. En fait, je recherchais un pays avec lequel j’avais de fortes attaches. Finalement, c’est au Liban que j’ai investi. Un concours de circonstances m’y a fait rencontrer l’homme d’affaires Étienne Debbané. Il avait à l’époque un projet de développement d’un vignoble avec son groupe agricole Exotica dont l’une des filiales, Enoteka, est aussi distributrice de grands vins français. Avisé en matière de vignoble, il était donc un partenaire idéal. L’idée d’une association tombait sous le sens.
La RVF : Quand a démarré votre aventure libanaise ?
C. G. : Nous avons lancé Ixsir en 2007. Ce domaine représente aujourd’hui 66 hectares en production sur les 120 plantés en trois sites différents, du nord au sud du Liban, entre 400 et 1 700 mètres. L’altitude est un atout pour la finesse de nos vins typés. Elle permet d’alterner journées très chaudes et nuits fraîches pendant lesquelles la vigne peut se reposer. Mais au Liban, un hectare de vigne produit un peu moins que la moitié d’un hectare en France en raison de l’aridité des sols. Et comme nous n’irriguons pas, nous avons besoin d’espacer les vignes, les rendements sont donc plus faibles.
La RVF : Quitte à ressusciter une tradition antique, pourquoi ne pas avoir eu recours aux cépages locaux d’autrefois plutôt que de planter de la syrah, du merlot ou du cabernet-sauvignon comme en France ?
C. G. : Je vais peut-être vous étonner, mais la syrah vient d’Iran, de la ville de Chiraz. La vigne a en effet voyagé de l’Orient vers la France à travers le Liban, la Grèce et l’Italie. Replanter de la syrah est donc un retour aux sources. En revanche, il ne faut pas oublier que les 400 années d’occupation ottomane, pendant lesquelles il était interdit de produire du vin, ont fait disparaître à tout jamais les cépages locaux qui permettraient de produire ici du bon vin.
La RVF : Comment Hubert de Boüard, propriétaire de château Angélus, est-il devenu le conseiller d’Ixsir dans les choix de cépages et de vinification ?
C. G. : C’est le résultat d’une amitié née en 1996. À une époque quelque peu agitée au Liban, il était venu présenter son vin à Étienne Debbané. Il faisait alors figure d’aventurier ! Hubert de Boüard a toujours pensé que le Liban présentait un potentiel viticole intéressant et a sillonné le pays avec Étienne pour trouver les meilleurs terroirs huit ans avant la création de notre affaire.
La RVF : Votre emploi du temps planétaire à la tête de l’Alliance Renault-Nissan vous permet-il de venir souvent suivre votre bébé ?
C. G. : Pas assez à mon goût. Chaque mois, je passe en moyenne une semaine voire dix jours au Japon, deux semaines à Paris, une partie au siège de l’Alliance à Amsterdam et le reste du temps en mission au Brésil, en Russie, au Maroc… Je suis donc partout et nulle part à la fois. Mais quand je viens ici, deux à trois fois par an, je retrouve mes racines. C’est un immense plaisir et j’oublie tout le reste ! Par ailleurs, nous tenons nos réunions à Paris où je prends toujours le temps nécessaire pour faire le point des opérations.
La RVF : Vous lancer dans le vin vous a-t-il ouvert de nouveaux horizons ?
C. G. : Oui, les risques, les challenges sont différents et la gestion du temps n’est pas la même. On apprend à relativiser et à composer avec la nature qui vous impose son rythme dans le process d’élaboration avec une matière première très vivante. Et c’est une école d’humilité, le retour sur investissement est beaucoup plus long que dans l’industrie pour créer de la valeur si on veut se donner les chances d’atteindre l’excellence. Un objectif que nous visons avec Ixsir.
La RVF : Grâce à Ixsir, avez-vous pu faire des rencontres dans le monde du vin que vous n’auriez jamais faites auparavant ?
C. G. : Ah oui, j’ai découvert un monde différent et passionnant. Étienne Debbané m’a, par exemple, emmené avec lui lors de la campagne des primeurs de Bordeaux où il rencontrait ses clients et fournisseurs. J’ai ainsi pu faire la connaissance des propriétaires de grands domaines comme Margaux,Cheval Blanc, Pétrus qui nous ont reçus chez eux. Hubert de Boüard avec son magnifique château Angélus m’a beaucoup initié. Et quand il était encore au château Cos d’Estournel, Jean-Guillaume Prats nous a fait une dégustation de plusieurs millésimes de son délicieux cru classé de Saint-Estèphe, dont un 2003 extraordinaire, avec sa petite attaque poivrée liée au fort ensoleillement cette année-là.
La RVF : Vous vous êtes aussi lié à Francis Coppola.
C. G. : Oui, nous sommes devenus de bons amis à travers nos passions communes, l’automobile et nos vignobles. Donc, quand on passe un moment ensemble, on parle voitures et vin !
La RVF : À Tokyo, vous avez fait la promotion d’Ixsir dans des grands magasins avec votre équipe. Vous ne le faites pas en France, parce que l’automobile y est considérée comme l’ennemi du vin ?
C. G. : Au Japon, c’était un peu particulier. Je tenais juste à donner un coup de main à mon équipe. Mais, en principe, je ne le fais pas. Vu ma position de patron de deux constructeurs automobiles, je suis tenu à une certaine réserve. Tout particulièrement en France où le sujet de l’alcool et de la voiture est très sensible. Personnellement, j’aime le vin et la voiture, deux beaux produits qui peuvent faire rêver mais qu’on ne peut pas croiser. Toutefois, il y a un moment pour tout, et on peut très bien boire sans conduire ou conduire sans boire.
La RVF : Vous n’êtes donc pas opposé aux partisans d’une tolérance zéro alcoolémie au volant, ou trouvez-vous cela excessif ?
C. G. : Je suis très attentif à tout ce qui peut mettre en danger la sécurité au volant et à tout ce qui doit être fait raisonnablement pour éviter des accidents. Et ça ne me choque pas que la personne qui doit conduire ne boive pas du tout. Il faut le savoir et s’organiser en conséquence.
La RVF : Que pensez-vous du nouveau détecteur lancé par Volvo qui empêche une voiture de démarrer si le conducteur a un taux d’alcoolémie trop élevé ?
C. G. : Ces nouveaux systèmes vont se développer et peuvent se généraliser assez vite sur nos voitures. Tout comme ça a été le cas des systèmes de nuisance sonore ou de blocage au démarrage si la ceinture n’est pas bouclée. Je suis très favorable à ces dispositifs qui incitent les gens à adopter un bon comportement de conduite.
La RVF : Y a-t-il un point commun entre un bon vin et une bonne voiture ?
C. G. : Oui, même si ces deux produits n’ont rien à voir. La voiture est faite surtout de rationalité technique et d’émotion, c’est-à-dire le design, l’image de marque. Dans le vin, l’esprit est le même, il y a de la technicité pour réussir à maîtriser le goût et de l’émotion. Vendre une bouteille de vin, c’est aussi offrir de l’Histoire, de l’hédonisme.
La RVF : Un vignoble au Liban n’est-il pas un investissement risqué en raison de la situation politique explosive et du déclenchement de la guerre en Syrie ?
C. G. : Non, même s’il y a toujours une part de risque dans n’importe quel investissement, où que ce soit. Cette terre a toujours été une mosaïque de confessions. La tolérance est l’un des ferments de ce pays. Ici, les gens se respectent. Évidemment le contexte régional actuel est tendu. Les incursions comme celle de la Syrie présentent un danger, mais qui ne risque rien n’a rien. De toute façon, la vigne est plantée, et s’il y a un problème, que peut-il nous arriver ? Au pire, nous ne récolterons pas une année. Ces quarante dernières années, le Liban a traversé bien des crises, mais nous avons toujours réussi à produire du vin, à le vendre, à l’exporter.
La RVF : Côtoyer le monde du vin vous donne-t-il envie de vous lancer dans l’œnologie ?
C. G. : Cela me donne envie d’en savoir plus, mais c’est tout. Je ne veux pas m’impliquer davantage dans le management du domaine, ne serait-ce que par manque de temps. En revanche, je consulte avec plaisir des livres de connaissance et de découverte sur l’art du vin, car c’en est un.
La RVF : Votre mandat à la tête de Renault s’achève en avril 2014, vous aurez alors 60 ans. Songez-vous à arrêter pour vous consacrer à une deuxième vie de vigneron au Liban ?
C. G. : C’est encore trop tôt pour en parler. Et il n’y a pas de deuxième vie dans le vin, j’y suis déjà ! Car la position non opérationnelle que j’occupe actuellement au domaine me convient. J’observe, je regarde, je conseille, j’aide, sans avoir la prétention de faire moi-même. À chacun son métier.
La RVF : Donc pas de retraite sécateur à la main ?
C. G. : Oh là là [rires] non ! Me connaissant, cela m’étonnerait que cela se produise un jour ! ?
Fiche d'identité
Nom : Ghosn Bichara (prononcez Ghossoun au Liban).
Prénom : Carlos.
Né le : 9/03/1954 à Porto Velho au Brésil où son grand-père libanais maronite avait émigré. À 6 ans, il part vivre avec sa famille à Beyrouth jusqu’à l’âge de 16 ans, puis gagne Paris où il intègre Polytechnique
et l’École des Mines.
Profession : PDG de Renault-Nissan depuis 2005. Entré chez Renault en 1996 après dix-huit années chez Michelin.
Signes particuliers : vit à 300 à l’heure sur trois continents, possède trois passeports (Brésil, Liban, France) et parle sept langues.
Ses plus grands vins dégustés : Château Angélus, Pétrus, Château Cos d’Estournel, Château Margaux.
> Ce grand entretien a été publié dans La Revue du vin de France de février 2013
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Malgré les crises sociales, les troubles sécuritaires et les divisions politiques qui rythment la vie au Liban, ce pays parvient toujours, semble-t-il, à faire bonne figure.
Faisant fi des mises en garde arabes et occidentales contre tout voyage "non nécessaire" au pays du cèdre – en raison notamment de menaces potentielles liées aux retombées du conflit syrien – le prestigieux éditeur de guides de voyages "Lonely Planet" vient de faire figurer le Liban dans un de ses classements des "meilleures destinations pour l’année 2013".
Classé non pas dans la catégorie "aventure" ou "sensations fortes", comme on aurait pu s’y attendre avec ses séries d’enlèvements et ses sursauts de violences de Tripoli à Saïda, le Liban est recommandé pour ses merveilles "gastronomiques".
"La cuisine libanaise est considérée comme l’une des plus riches de la région, souligne l’éditeur britannique sur son site. Du hommos au homard, vous y dinerez comme un roi". "Avec ses panoramas spectaculaires, son hospitalité, ses plats et sa vie nocturne, qu’est-ce qu’un touriste voudrait de mieux ?", conclut le "Lonely Planet".
Dans la catégorie "gastronomie", c’est l’Italie qui arrive en première place, suivie de la Thaïlande, l’Inde, le Japon, l’Argentine, le Vietnam et la France. Le Liban se positionne en 8e place, devant Taïwan et l’Espagne.
Pour établir ce classement, "Lonely Planet" affirme sur son blog avoir sondé l’avis de ses "fans" sur Facebook, Twitter et Google+. Plus de 3.000 personnes auraient pris part à ce sondage.
Et comme chaque année, l’éditeur britannique publie sa liste des meilleures destinations touristiques les plus recommandées. Pour 2013, c’est le Bhoutan qui décroche la première position. La Thaïlande se trouve en seconde place, suivie par l’Australie, la Nouvelle Zélande et le Japon. L’Inde occupe la sixième place, l’Islande la septième, suivie par le Cambodge, le Costa Rica et l’Argentine.
En 2012, le Sri Lanka était classé premier, suivi par le Monténégro, la Corée du Sud et l’Équateur.
Pour entrer dans le classement général en 2014, le Liban devra faire des efforts au delà de sa purée de pois chiche.
L’Orient le Jour 4 mars 2013
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Enseigner la langue libanaise aux enfants de la diaspora ou aux étrangers désirant l’acquérir, tel est le but du site Abjadiye.com. Avec des leçons faciles et des mots du quotidien accessibles à tous, allant de « choukran » à « ya3tik el-3afyeh », en passant par « tfaddal ».
C’est Antoine Rizk, un Libanais installé à Paris, qui est à l’origine de ce site. Le jeune homme, qui avait articulé son doctorat sur les grammaires des langages de programmation et enseigné pendant 15 ans à l’université, a été assisté par une équipe libanaise de développeurs, concepteurs graphiques, ingénieurs de son, mais aussi d’un docteur en psychologie cognitive et ergonomie des interfaces homme-machine.
«Abjadiye.com est né du constat simple que pour un étranger, ou un Libanais de la diaspora, le libanais parlé a tous les aspects d’une langue à part, distincte de la langue arabe», indique Rizk. En effet, selon lui, il ne faut pas confondre «le libanais et l’arabe littéral. Bien que ces deux langues aient une base commune, l’une est une langue vivante parlée et l’autre est une langue écrite. Certains considèrent que la langue libanaise est la version dialectale de l’arabe. Mais pour les oreilles étrangères, il s’agit d’une langue à part», réaffirme le jeune Libanais. Pour enseigner la langue libanaise, estime-t-il donc, on ne peut appliquer l’enseignement arabe dispensé dans les écoles au Liban, «aussi utile et noble soit-il».
«Enseigner l’arabe à quelqu’un qui souhaite communiquer en libanais est voué à l’échec pour deux raisons simples. Premièrement, parce que l’élève ressentira très vite une frustration à ne pouvoir ni comprendre ni parler ce qu’il apprend et, deuxièmement, parce qu’il sera obligé d’apprendre l’écriture arabe, alors que les Libanais eux-mêmes communiquent sur Internet à l’aide de l’alphabet latin.»
Ses longues recherches pour trouver un outil moderne et adéquat pour enseigner la langue libanaise à ses propres enfants n’ont pas abouti. D’où l’idée de créer Abjadiye.com, qui se veut avant tout «un outil pour mes enfants et, par extension, pour ceux des millions de Libanais et amis du Liban dans la même situation».
Pour le côté pratique, il faut savoir que Abjadiye.com comprend 99 leçons, réparties en trois niveaux de 33 leçons chacun. Les leçons sont construites pour des sessions de 15 à 20 minutes, afin que l’élève puisse les parcourir agréablement, à son rythme, à environ 2-3 leçons par semaine.
Le site contient également un lexique, des milliers de verbes, adjectifs et noms communs classés dans 20 catégories. L’approche de Abjadiye.com? «Le libanais doit être enseigné sur la base d’une “translittération” latine, affirme Rizk. Plusieurs tentatives dans ce sens ont échoué dans le passé et d’autres plus récentes ont du mal à s’imposer. Ma conviction est que leur échec est dû au fait d’avoir essayé d’imposer un alphabet à un peuple, sans l’appui de l’État (comme en Turquie ou au Vietnam) et que leur alphabet n’est pas compatible avec la réalité, car on ne peut l’écrire avec les claviers QWERTY dont dispose la majorité des Libanais dans le monde.» Ce libanais doit être enseigné sur la base des règles d’écriture que les Libanais ont décidé pour eux-mêmes, et qu’ils emploient tous les jours sur Facebook, Twitter, en SMS et autres supports électroniques. «J’ai longuement étudié cette façon d’écrire, que nous pouvons qualifier de démotique, et l’ai résumée sur la page Facebook suivante: www.facebook.com/LebaneseWritingRules»
Le site Abjadiye.com adopte ces règles d’écriture.
«Le libanais mérite d’être enseigné à l’aide d’outils interactifs modernes. Transcrire un livre de grammaire sous forme d’un site Web ne suffit pas. La pédagogie de Abjadiye.com a été conçue et pensée pour le média interactif. Le libanais étant une langue vivante et avant tout une langue parlée, la pédagogie de Abjadiye.com est centrée sur la conversation. Celle-ci est l’élément central de chaque leçon. La grammaire vient seulement en appui à la compréhension.
La grammaire est omniprésente dans Abjadiye.com, mais elle n’est pas visible. Le jargon grammatical est totalement absent, y compris le mot «grammaire» lui-même. Un étranger qui souhaite apprendre le libanais connaît déjà une langue, l’apprentissage de la structure du libanais avec Abjadiye se fait donc par transposition. Abjadiye se contente de mentionner que bayt = maison et que bayti = ma maison, sans expliquer les pronoms possessifs et encore moins parler de déclinaison.
Enfin, Abjadiye contient une centaine de leçons, des milliers d’images, des milliers de fichiers audio construits avec des ingénieurs de son, des centaines d’exercices interactifs et un lexique de milliers de mots qu’on peut trier, réparti en 20 catégories. Abjadiye.com est surtout agréable à voir et simple à utiliser, ce qui est le moins qu’on puisse attendre d’un outil censé faciliter l’apprentissage.
Pour conclure, soulignons que le nom du site, Abjadiyé (alphabet), a été choisi en l’honneur des Phéniciens «qui ont inventé le premier alphabet et qui, par ce biais, ont fourni à l’humanité la pierre angulaire de l’écriture et de l’apprentissage».
– www.abjadiye.com disponible en français et en anglais, en attendant de le traduire en portugais et en espagnol.
– www.facebook.com/LebaneseWritingRules résume les règles de translittération les plus utilisées par les Libanais.
L’Orient le Jour 24 janvier 2013
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La Fondation maronite dans le monde lance un programme pédagogique et culturel destiné aux jeunes du monde de l’émigration.
Le président de la Fondation maronite dans le monde, Michel Eddé, a annoncé hier le lancement de l’« Académie maronite », un programme pédagogique et culturel destiné aux jeunes issus du monde de l’émigration. Le programme s’adresse en priorité aux jeunes de quatrième et cinquième génération et comprend une interview, un échange interactif de quatre mois sur Internet, suivi d’une visite de vingt jours au Liban et de la remise d’une attestation. Le 15 janvier a été fixé pour le lancement de la première session de l’Académie.
Le lancement de l’Académie maronite a été annoncé au cours d’une conférence de presse au Centre catholique d’information (CCI). Ont pris la parole au cours de la conférence de presse : l’archevêque maronite de Beyrouth, Boulos Matar, en sa qualité de président de la commission épiscopale pour les communications sociales, l’avocat Laurent Aoun et le directeur du CCI, le P. Abdo Bou Kasm. Dans l’audience, la directrice générale de la Fondation maronite dans le monde, Hyam Boustany, le responsable de ses relations extérieures, l’ambassadeur du Liban en Argentine, Antonio Andari, le président de l’Association des industriels Nehmat Frem, ainsi que l’industriel Charles Hajje.
80 % des maronites vivent à l’étranger
Explicitant le sens de cette initiative, Michel Eddé a affirmé : « Quand nous savons, chiffres à l’appui, que 80 % des maronites vivent à l’extérieur du Liban, l’importance existentielle de cette réalité pour les maronites et le Liban s’impose d’elle-même. Si l’Église maronite ne parvient pas à maintenir vivant et dynamique le lien entre ces émigrés et l’Église mère, et par ce biais avec le patriarcat maronite comme symbole de l’unité de l’Église maronite et instance suprême pour tout maronite, où qu’il se trouve, alors la condition maronite, les maronites et avec eux le Liban sont menacés dans leurs êtres mêmes. »
« L’initiative de la Fondation maronite dans le monde a pour but de faire face à ce danger (...) de permettre aux maronites de s’attacher à leurs racines (...) et de leur restituer la capacité de jouir de leurs droits et devoirs politiques, civiques, sociaux et économiques et de participer activement à la vie et à la croissance de leurs pays », a ajouté Michel Eddé.
Création d’une « opinion publique » maronite
À l’actif de la Fondation maronite, a précisé M. Eddé, figurent déjà des réalisations pratiques touchant le décret de naturalisation ainsi qu’un projet de loi portant sur la facilitation de la procédure de récupération de la nationalité libanaise.
« L’institutionnalisation de la relation entre la Fondation maronite et les émigrés est en bonne voie, dans les deux Amériques, le Canada, l’Australie, sans parler de la France et d’autres pays européens, ou de l’Afrique », a ajouté M. Eddé, qui a fixé pour objectif à ce tenace effort de communication et de sensibilisation « la création d’une opinion publique maronite dans les pays d’émigration ».
Et de rappeler que la Fondation maronite dans le monde a déjà pris l’initiative, par le passé, d’encourager les jeunes descendants d’émigrés maronites à effectuer des visites au Liban qui les aideraient à se réapproprier leurs racines maronites et libanaises.
« Le danger de l’assimilation, dans les pays d’émigration, menace d’abord les chrétiens, et plus particulièrement les catholiques, qui en forment la grande majorité, a souligné Michel Eddé. La perpétuation de cet état de fait est de nature à provoquer un grave déséquilibre dans la formule libanaise qui affecterait non seulement les chrétiens, mais toutes les composantes religieuses du tissu social libanais, d’où l’importance exceptionnelle de ce programme de “retour aux sources”, dont la responsabilité est celle des jeunes maronites, plus encore dans le monde de l’émigration qu’au Liban. »
Laurent Aoun : 50 milliards de dollars
Dans sa présentation, l’avocat Laurent Aoun a souligné certaines des caractéristiques du programme de l’Académie maronite. 80 jeunes ont déjà été sélectionnés pour pendre part à la première session de l’Académie maronite, qui sera entamée le 15 janvier, a-t-il précisé. Au terme des quatre mois d’échanges interactifs, les visites au Liban se feront durant l’été et seront couronnées par une rencontre avec le patriarche.
Le programme d’initiation au Liban comprendra un volet économique destiné à orienter les investissements annuels des émigrés vers des secteurs productifs et créateurs d’emplois, a enchaîné M. Aoun, qui a précisé qu’au cours des dix dernières années, quelque 50 milliards de dollars américains ont été virés par les émigrés, sans contrepartie.
« Or ces fonds ont été dans trois directions, a-t-il déploré : les dépôts bancaires, c’est-à-dire indirectement les bons du Trésor qui servent à financer divers projets, alors même que des régions reculées continuent de souffrir du sous-développement ; l’achat de terrains à des fins de spéculation, ce qui a contribué à la hausse du prix des terrains et donc un surcroît d’émigration d’une classe privée du pouvoir d’achat correspondant : enfin dans l’augmentation du nombre de personnes instruites et, d’une certaine façon, des candidats à l’émigration. »
Laurent Aoun a conclu sa présentation en affirmant que l’Académie maronite aidera, entre autres, à la création d’un « environnement propice » à de meilleurs investissements des fonds venus de l’émigration et à la croissance des exportations libanaises en direction des pays d’émigration, sans compter la naissance d’une génération de jeunes ayant à cœur la cause libanaise.
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