Carlos Ghosn et André Choulika (photo) ont été choisis pour mettre en œuvre deux des 34 plans de la nouvelle France industrielle.

La bataille du Made in France chère à Arnaud Montebourg, le ministre français du Redressement productif, est bel et bien lancée. Après les opérations de sauvetage d’usines et de résistance contre les délocalisations, le ministre à la marinière ouvre un nouveau front dans sa guerre contre les effets néfastes de la mondialisation.


Ce nouveau front est « une course contre la montre » du « Made in France », a expliqué le ministre lundi dernier, en présentant à Bercy les chefs de projet de 34 plans de relance industrielle, censés positionner la France sur des secteurs stratégiques d’avenir au cours des 10 prochaines années. Parmi ces chefs de projet figurent deux Franco-Libanais : Carlos Ghosn, le patron de l’alliance Renault-Nissan, et André Choulika, PDG de Cellectis, une société de biotechnologie pionnière dans l’ingénierie du génome. Leur mission : présenter d’ici à Noël à M. Montebourg une « feuille de route » visant à faire émerger les produits « Made in France » du futur

 

À Carlos Ghosn revient de mener la réflexion sur les véhicules à pilotage automatique (que les Américains sont en train d’imaginer), alors qu’André Choulika doit renforcer les positions françaises en matière de biotechnologies de synthèse et de thérapies cellulaires. « Jusqu’à présent, le secteur en était à sa préhistoire (avec le plan du ministre, NDLR), il va entrer dans l’histoire », explique à L’Orient-Le Jour André Choulika, rebaptisé par les médias « génie génétique » ou « sculpteur de gènes ».


Docteur en virologie moléculaire reconverti en entrepreneur, André Choulika est l’homme des « ciseaux à ADN » qui permettent de couper-coller des gênes. Cellectis, son entreprise, propose notamment de reprogrammer un génome, végétal, animal ou humain. Depuis quelques mois, elle offre un nouveau service grâce à sa technologie de reprogrammation cellulaire (objet du prix Nobel de médecine 2012) : réaliser, contre la somme de 60 000 dollars, une sauvegarde génétique en prélevant un morceau de peau pour pouvoir régénérer n’importe quelle cellule dans le futur. 
André Choulika, qui a quitté en 1982 un Liban en pleine guerre civile, a également été élu à la tête de France Biotech, l’Association des entrepreneurs des sciences de la vie, qui regroupe tous les acteurs du domaine de la biotechnologie, des PME au géant mondial Sanofi. C’est donc fort de cette double casquette que l’homme a été choisi, explique-t-il, pour « fédérer l’ensemble des acteurs du secteur, sortir les projets des tiroirs des différentes entreprises et préparer un véritable “business plan” regroupant des initiatives de rupture » à présenter à Arnaud Montebourg avant la fin de l’année. 
« Pour construire des projets grâce auxquels la France pourra s’imposer au niveau mondial, il faut s’appuyer sur le principe de Pareto, estime l’entrepreneur, c’est-à-dire consacrer 80 % de l’énergie à 20 % des secteurs (ceux ayant le meilleur potentiel étant retenus) ».


Un défi similaire, mais dans le domaine de l’automobile, attend Carlos Ghosn, né au Brésil, scolarisé au Liban à Notre-Dame de Jamhour, avant de faire Polytechnique et l’École des mines en France, et de devenir PDG du quatrième constructeur automobile mondial.


Pour le compte de la France, Carlos Ghosn, André Choulika et les autres chefs de projet nommés par Arnaud Montebourg « auront la charge de réunir les acteurs et de faire aboutir ces plans de façon opérationnelle. Ils devront préciser les objectifs à atteindre, les obstacles à surmonter, les outils à mobiliser, les financements à solliciter (notamment dans le cadre des investissements d’avenir), les éventuelles expérimentations à conduire, les partenaires à associer et le calendrier à suivre », est-il précisé dans un document du ministère français du Redressement productif.
C’est le 12 septembre dernier, à l’Élysée, que le président François Hollande avait évoqué ces « 34 plans de bataille » industriels pour « hisser la France au meilleur niveau de la compétition mondiale ». Si les deux Libanais et les autres chefs de projet ont été choisis, c’est parce qu’ils évoluent sur des marchés présentant des perspectives de croissance et sur lesquels la France dispose d’une maîtrise technologique et d’un écosystème permettant l’émergence de champions nationaux.


Ces plans seront financés par l’État qui devrait apporter sur la table 3,7 milliards d’euros, avec pour objectif que l’investissement privé prenne le relais.

L'Orient le Jour 11 octobre 2013

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A l'occasion de la deuxième édition de la Foire aux Vins du Liban de beyrouthparis.com nous avons le plaisir de mettre à votre disposition la rediffusion de la chronique sur les vins du Liban de Dominique Hutin, œnologue et célèbre chroniqueur de vin sur France Inter.

Nous vous invitons à l’écouter

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Paris le 14 mai 2013

A l’occasion de la journée des Vins du Liban en France qui a eu lieu à Paris le 14 mai 2013 dans les salons de l’hôtel Georges V, beyrouthparis.com a rencontré les producteurs libanais et est revenu avec une série d’entretiens. Notre troisième entretien avec Emile MAJDALANI, Directeur Export de Château Kefraya.

 

Emile Majdalani à la journée des vins du Liban en France le 14 mai 2013

Beyrouthpris.com : Considérez-vous cette journée du vin du Liban comme une consécration du vin libanais à l’étranger ou bien une étape parmi d’autres vers une reconnaissance internationale ?

Emile Majdalani : C’est un évènement de haut rang qui met en évidence le très bon niveau qualitatif atteint à ce jour par les vins du Liban. Il y aura bien entendu d’autres ‘’journées du vin du Liban’’. Même si nous ne pouvons encore parler aujourd’hui de ‘’consécration à l’internationale’’, celle-ci se profile à l’horizon et nécessitera du temps et de la persévérance.

Beyrouthparis : Nous observons depuis quelques années une monté qualitative dans les vins de Kefraya. La note 92/100 attribuée par Robert Parker au Comte de M 2009 en est un exemple récent. Est-ce une réponse à un environnement plus concurrentiel ou bien une adaptation à une demande plus exigeante de la part des consommateurs ?

E. Majdalani : Cette montée en qualité est aussi bien liée à l’environnement concurrentiel qu’aux exigences de consommateurs de plus en plus avertis. Mais elle trouve initialement son essence dans la devise adoptée par Château Kefraya : ‘’Semper Ultra’’ (‘’Toujours Plus Haut’’). Il s’agit là d’une véritable Stratégie.

Beyrouthparis : Les manifestations à l’étranger concernant le vin libanais se multiplient depuis quelques années. Comment cet effort de marketing se traduit-il sur vos ventes à l’export ?

E. Majdalani : D’une manière très satisfaisante et ce en dépit de la conjoncture économique. Nous atteignons cette année les 40 marchés d’export et poursuivons notre expansion, notamment en Asie.

Beyrouthparis : Quels sont selon vous les défis majeurs du secteur vinicole libanais ? Quelles mesures les producteurs libanais devront-ils prendre collectivement ou individuellement pour rendre le vin libanais plus compétitif sur le marché international ?

E. Majdalani : Le chemin entamé est le bon, les producteurs libanais se doivent de toujours persévérer dans leur quête qualitative. Dans un petit pays comme le Liban, la qualité n’est pas un choix, elle est le seul moyen d’exister et d’accéder à une reconnaissance encore plus marquée au niveau international.

Beyrouthparis : Comment décrivez-vous en quelques mots les points forts du vin du Liban ?

E. Majdalani : Tradition millénaire, Terroir d’exception, Typicité unique.

Beyrouthparis : Qu’est ce qui explique l’expansion de l’industrie vinicole libanaise. Une histoire de passionnées ou bien des conditions objectives favorables ?

E. Majdalani : Certainement les deux. Sans l’existence d’un terroir favorable, l’engouement des passionnés ne serait pas le même. Nous disposons d’une excellente matière première, de grandes potentialités.

Beyrouthparis : Comment les pouvoirs publics libanais peuvent accompagner concrètement ce dynamisme du secteur vinicole ? Que demandent concrètement les producteurs du vin au gouvernement libanais ?

E. Majdalani : Un Institut de la Vigne et du Vin ! La bonne nouvelle est que ce dernier est sur le chemin de l’avènement. Aussi, davantage de subventions pour les participations aux expositions internationales feraient une différence très nette sur les exportations.

Beyrouthparis : L’appellation Vin du Liban vous convient-elle comme un levier de vente à l’export. Comment mettre en valeur cette appellation ?

E. Majdalani : Plus qu’une enseigne apposée à une étiquette, une appellation d’origine (contrôlée) est synonyme d’adoption de règles de production strictes par l’ensemble des producteurs; un tournant majeur dans l’évolution notre l’industrie vinicole.

Beyrouthparis : Quelle place pour les petits/jeunes producteurs sur le marché d’exportation à coté des noms bien établis (Kefraya, Ksara, Musar)

E. Majdalani : Tout producteur privilégiant la qualité a sa place et sert le secteur d’une manière globale. Aussi, la grande variété des sols au Liban fait que le goût du vin diffère substantiellement d’une marque à l’autre. L’expansion de la production nationale est avantageuse pour nous tous.

Beyrouthparis : Constatez-vous un développement de vos ventes à l’étranger en dehors du marché captif du réseau des restaurants libanais sur lequel vous régnez avec Château Ksara ?

E. Majdalani : Oui, bien sûr. Le réseau des restaurants libanais est la vitrine parfaite pour un vin libanais, que le consommateur découvre en complément idéal d’un mezzé ou de plats traditionnels. Mais ce réseau ne constitue finalement qu’un segment du marché existant; nous élaborons aujourd’hui des vins qui trouvent parfaitement leur place sur les tables de grandes références  internationales.

Beyrouthparis : La vivacité de l’industrie vinicole libanaise se traduit aussi par une politique de communication très active ? Croyez-vous que la culture du vin se généralise au Liban ou bien il s’agit toujours d’un public élitiste ? y a t- il un potentiel de développement du marché local ?

E. Majdalani : Ce potentiel que vous évoquez nous étonne d’année en année, avec l’augmentation constante de la demande locale. Le public du vin se développe parallèlement au palais de consommateurs de tous bords et le ‘’facteur santé’’ joue ici un rôle prépondérant et en notre faveur.

Beyrouthparis : La présence du vin Libanais en France est elle une présence de reconnaissance ou croyez vous réellement à des objectifs commerciaux ambitieux sur le marché français, marché qui n’est pas facile à percer pour le vin étranger ?

E. Majdalani : C’est un marché d’une richesse gastronomique inégalable et finalement plus enclin à recevoir un vin étranger qu’on ne le pense… Un bon vin revêtant les saveurs et arômes d’un terroir étranger atypique y trouvera sa place; il est source d’exotisme, d’évasion !

N’oublions pas aussi les liens d’amitié indéfectible entre nos deux pays qui font que l’on s’y sent comme dans un ‘’deuxième chez soi’’. Les vins français sont de même de plus en plus prisés au Liban.

Beyrouthparis : Kefraya est un des plus grands producteurs de vin au Liban qui jouit d’une bonne image de marque bien établie. Êtes-vous satisfait de votre part sur le marché français ?

E. Majdalani : Etre satisfait serait un manque d’ambition; il y a encore tant à faire sur ce marché de prédilection,  notamment dans les secteurs des restaurants français et des cavistes.

Beyrouthparis : Quelles nouveautés avez-vous à nous annoncer concernant Château Kefraya ?

E. Majdalani : Avec le lancement récent des vins ‘’Château Kefraya Blanc’’ et ‘’Château Kefraya Rosé’’, lesquels s’ajoutent au vin rouge de Célébration (et de moyenne-garde) ‘’Château Kefraya’’, nous temporisons les créations cette année et nous consacrons à des nouveautés liées au développement de l’Oenotourisme au domaine.

Beyrouthparis : Quels sont selon vous les actions à entreprendre pour donner plus de visibilité au vin du Liban en France ?

E. Majdalani : Il n’y a pas de secret pour faire connaître un vin; il faut le faire déguster, toujours créer l’occasion pour porter le vin au palais du consommateur. C’est un effort de présence à long-terme. L’évènement du Georges V en est une belle illustration et l’union des producteurs sous une même enseigne en renforce l’effet.

Beyrouthparis : Que dites vous aux amateurs de vin en France pour les encourager à déguster du vin libanais ?

E. Majdalani : La tradition et le savoir-faire français sont à l’origine de la ‘’Renaissance de l’Art du Vin’’ au Liban au milieu du XIXème siècle, nous invitons aujourd’hui les amateurs de vin de l’Hexagone à découvrir à leur tour un autre goût de terroir, à prendre part à un voyage initiatique.

 

Plus sur Château Kefraya                                          Les vins de Château Kefraya

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Au cours de la conférence de presse, de gauche à droite : Chérif Majdalani, Thierry Quinqueton et Salwa Nacouzi.         Photo Michel Sayegh

C’est dans le cadre des activités du Salon du livre francophone de Beyrouth (du 1er au 10 novembre) que se déroulera la seconde édition du prix « Liste Goncourt/Le Choix de l’Orient ».

Ce prix, lancé l’année dernière lors du 20e Salon du livre de Beyrouth en présence de la présidente et des membres de l’Académie Goncourt, a pour principe de créer un jury étudiant pour procéder à la sélection d’un ouvrage parmi les neuf titres de la 2e sélection de l’Académie Goncourt.


Annoncée hier par ses organisateurs, à savoir l’Institut français du Liban et le bureau Moyen-Orient de l’AUF, ce prix littéraire francophone régional est parrainé cette année par Mathias Énard, auteur de l’ouvrage primé en 2012, Rue des voleurs. Il se tiendra donc cette année en présence également de l’écrivain et cinéaste Philippe Claudel, membre de l’Académie Goncourt.


« À cette occasion, Énard recevra son ouvrage Rue des voleurs, traduit en arabe », a précisé Salwa Nacouzi, directrice régionale de l’AUF, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Palm Beach, Aïn el-Mreisseh. « En s’appuyant sur les étudiants, il s’agit de créer un prix littéraire pérenne, susceptible de dynamiser la filière du livre au Moyen-Orient, spécialement dans le champ de la littérature francophone », a déclaré Nacouzi. Tout en soulignant que ce prix est « reconnu par les éditions du livre primé qui en font un outil de promotion à travers leurs canaux de diffusion », elle a noté qu’il constitue également « un outil de promotion indiscutable de la littérature contemporaine souvent absente ou négligée dans les cursus des départements français de la région. Cette opération permet à la fois l’innovation pédagogique et la professionnalisation des formations. La critique littéraire et le nombre et la qualité de l’écriture de chroniques rédigées par les étudiants en sont témoins ».

 

À noter que le Choix de l’Orient est présidé cette année par le romancier et professeur de lettres Chérif Majdalani
Quant au grand jury, il comprend plus de 15 étudiants de cinq pays du Moyen-Orient (Liban, Égypte, Irak, Palestine et Syrie). « Cette collaboration interuniversitaire régionale est l’occasion de contribuer au dialogue interculturel. Un blog est créé à cet effet : espace de partage et d’échanges associant plus de 300 étudiants qui permet le dépôt de commentaires de lecture, de chroniques littéraires, de revues de presse... », a conclu Nacouzi en promettant une plus grande participation régionale pour l’année prochaine.

Thierry Quinqueton, directeur du bureau du livre et de la médiathèque à l’Institut français, a estimé de son côté que « vu de loin, compte tenu des évènements régionaux, ce projet peut paraître un peu fou. Ce prix est néanmoins l’occasion de réaffirmer la culture et la littérature dans les universités et l’apport que le monde universitaire (professeurs et étudiants) peut aussi présenter pour la mise en avant de la littérature ».


Se disant peu diplomate, le nouveau directeur a voulu remercier les universitaires pour leur action bénéfique qui consiste à sortir les prix littéraires de leur confinement un peu parisien. « Le prix Goncourt évoque, pour certains, un côté “germanopratin” , c’est-à-dire un peu centré sur le boulevard Saint-Germain, a-t-il dit. Et je crois que nos amis du Goncourt qui ont accepté de se prêter à cette formidable aventure du Choix de l’Orient nous permettent de remercier tous les acteurs universitaires de la région, et d’abord les étudiants pour leur participation. Le prix Goncourt se trouve ainsi soumis à l’écriture, à la lecture et à la critique en Irak, au Liban, dans les territoires palestiniens... »


Chérif Majdalani a estimé pour sa part que « ce prix est un évènement de grande importance ». Et d’en énumérer les raisons : « La première est qu’il va permettre de mettre des étudiants arabes ensemble, ce qui n’est pas très souvent le cas dans un monde arabe morcelé et cloisonné. Ce prix met, de plus, les étudiants arabes en contact avec la littérature francophone contemporaine. Et mon rêve serait de voir la même chose adaptée à un prix littéraire arabophone prestigieux qui donnerait la parole et le droit de vote aux jeunes. »
« Par l’exercice du dialogue, de la discussion et de l’écoute, les étudiants arabes qui vont se réunir à Beyrouth vont choisir un lauréat loin des pressions et des enjeux économiques et éditoriaux qui mettent la pression en France », a jouté le président du Choix de l’Orient 2013 
Donc ce Choix de l’Orient permet aussi d’apporter un autre regard sur la littérature contemporaine française, un regard venu d’Orient, de très loin.


À souligner que les étudiants commencent à plancher dès aujourd’hui sur la Liste Goncourt. Les délibérations du grand jury étudiant et la proclamation du lauréat du Choix de l’Orient 2013 se dérouleront le dimanche 3 novembre 2013 à 15h30 au Salon du livre francophone de Beyrouth (BIEL), en présence du recteur de l’AUF, le professeur Bernard Cerquiglini.

 

En lice... 

La deuxième sélection, réduite à neuf romans, se présente comme suit :
Sorj Chalandon avec Le quatrième mur (Grasset)
Sylvie Germain avec Petites scènes capitales (Albin Michel)
Pierre Lemaitre avec Au revoir là-haut (Albin Michel)
Boris Razon avec Palladium (Stock)
Laurent Seksik avec Le cas Eduard Einstein (Flammarion)
Chantal Thomas avec L’échange des princesses (Seuil)
Jean-Philippe Toussaint avec Nue (Minuit)
Karine Tuil avec L’invention de nos vies (Grasset)
Frédéric Verger avec Arden (Gallimard).


La troisième sélection sera dévoilée le mardi 29 octobre. Qui pour succéder à Jérôme Ferrari, l’auteur du Sermon sur la chute de Rome, prix Goncourt 2012 (invité également du Salon de Beyrouth cette année) ? Réponse le lundi 4 novembre 2013.

Pour Le Choix de l’Orient, c’est un jour à l’avance et un favori au départ, murmure-t-on : Sorj Chalandon, dont l’ouvrage est situé... au Liban.

L'Orient le Jour 3 octobre 2013

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Paris le 14 mai 2013

A l’occasion de la journée des Vins du Liban en France qui a eu lieu à Paris le 14 mai 2013 dans les salons de l’hôtel Georges V, beyrouthparis.com a rencontré les producteurs libanais et est revenu avec une série d’entretiens. Notre deuxième entretien avec Zafer CHAOUI, Président de Château Ksara.

Zafer CHAOUI, Président de Château Ksara

Beyrouthparis.com : Considérez-vous la  journée des vins du Liban en France du 14 mai 2013 comme une consécration du vin libanais à l’étranger ou bien une étape parmi d’autre vers une reconnaissance internationale ?

Zafer Chaoui : Cette journée du vin du Liban est une étape parmi d’autres qui devraient avoir lieu régulièrement et dans différents pays. Je saisi cette occasion pour remercier sincèrement le Ministère de l’Agriculture du Liban d’avoir organiser cet événement ; une  Première .

Comme vous le savez,  Le Liban est un petit pays et le marché domestique est limité par sa taille.  Des manifestations qui se multiplient à l’Etranger, comme celle du 14 mai font connaitre notre vin sur le marché international et accroissent nos exportations.

Beyrouthparis : Quels sont selon vous les défis majeurs du secteur vinicole libanais ? Quelles mesures les producteurs libanais  devront-ils  prendre collectivement ou individuellement pour rendre le vin libanais plus compétitif sur le marché international ?

Z. Chaoui : Je signale toujours que notre habillage est importé ainsi que la plupart de nos équipements. Ce qui implique des coûts de production élevés.

Les mesures à prendre, serait-ce individuellement ou collectivement, consistent à améliorer continuellement la qualité. Nous ne pouvons pas être les moins chers mais nous pouvons être les meilleurs.

Beyrouthparis : Comment décrivez-vous en quelques mots les points forts du vin du Liban ?

Z. Chaoui : Notre tradition et notre savoir font partie de nos points forts. A ceci s’ajoutent les conditions climatologiques et la qualité de la terre. Ceci nous permet de produire un très bon vin. 

Beyrouthparis : Qu’est ce qui explique l’expansion de l’industrie vinicole libanaise. Une histoire de passionnées ou bien des conditions objectives favorables ? Cette expansion se poursuivra-t-elle sur le même rythme ?

Z. Chaoui : Il y a vingt ans, Il n’y avait au Liban pas plus que cinq ou six producteurs de vin. L’expansion est due à la stabilité relative qui a régné durant ces dernières années, à une appréciation accrue du vin par le public libanais et certainement à une histoire de passion qui lie le Libanais à sa terre. Cette expansion se poursuivra sans doute ; de là le besoin de développer l’export. 

Beyrouthparis : Comment les pouvoirs publics libanais peuvent accompagner concrètement ce dynamisme du secteur vinicole ? Que demandent concrètement les producteurs du vin au gouvernement libanais ? 

Z. Chaoui : L’évènement qui a eu lieu le 14 Mai à Paris est un exemple typique de ce que les Pouvoirs Publics Libanais peuvent faire pour dynamiser le Secteur Vinicole. Les producteurs de vin demandent aux Autorités de contribuer aux coûts des expositions internationales auxquelles ils participent,  ceci à l’instar de ce que font plusieurs pays. 

Beyrouthparis : L’appellation Vin du Liban vous convient-elle comme un levier de vente à l’export. Comment mettre en valeur cette appellation ?

Z. Chaoui : Ksara, Le Vin Du Liban, a été l’emblème des Jésuites qui, depuis 1857, ont commencé à produire du vin dans le Pays des Cèdres. Cette appellation nous est très chère et nous en sommes très fiers.

 Elie Maamari, Directeur Export de Château Ksara

Beyrouthparis : Quelle place pour les petits/jeunes producteurs sur le marché d’exportation à coté des noms bien établis (Ksara, Musar, kefraya)

Z. Chaoui : Le soleil brille pour tout le monde et les campagnes collectives que nous faisons de plus en plus à travers le monde servent à aider les petits producteurs à se faire connaitre et à avoir leur part du marché.

Beyrouthparis : Constatez-vous un développement de vos ventes à l’étranger en dehors du marché captif du réseau des restaurants libanais sur lequel vous régnez avec Château Kefraya ? 

Z. Chaoui : Je souhaiterai nuancer car, dans plusieurs pays où la diaspora libanaise est peu nombreuse, nous avons des ventes régulières et notre but certain est qu’au-delà du marché captif du réseau des restaurants libanais, nous existions et soyons bien connus par les restaurants non libanais et par la clientèle étrangère.

Beyrouthparis : La vivacité de l’industrie vinicole libanaise se traduit aussi par une politique de communication très active ? Croyez-vous que la culture du vin se généralise au Liban ou bien il s’agit toujours d’un public élitiste ? y a t- il un potentiel de développement du marché local ?

Z. Chaoui : Le marché local a beaucoup évolué au Liban et la concurrence saine et constructive qui existe  entre les producteurs avec des budgets de publicité importants a certainement contribué à cette expansion. Le marché local continuera à se développer. Le vin est de plus en plus consommé par toutes les classes de la population.

Beyrouthparis : La présence du vin Libanais en France est elle une présence de reconnaissance ou croyez vous réellement à des objectifs commerciaux ambitieux sur le marché français, marché qui n’est pas facile à percer pour le vin étranger ?

Z. Chaoui : La présence du vin libanais en France est très appréciée. L’affinité qui existe entre les deux pays et la présence d’une communauté  libanaise importante jouent en notre faveur.

Nos objectifs sont de plus en plus ambitieux et la collaboration étroite que nous avons avec notre distributeur donne d’excellents résultats. Nous sommes d’ailleurs satisfaits de notre part sur le marché français qui s’accroit d’année en année.

Beyrouthparis : Quelles nouveautés avez-vous à nous annoncer concernant Château Ksara?

Z. Chaoui : Château Ksara dispose de la plus grande gamme de vins au Liban. J’insiste particulièrement sur notre «  Chardonnay », «  La Cuvée du Pape » dans le blanc et sur «  La Cuvée du troisième Millénaire » et «  Le Souverain » dans le rouge. 

« Le Souverain », notre haut-de gamme, fait des exploits d’année en année.

Beyrouthparis : Que dites vous aux amateurs de vin en France pour les encourager à déguster du vin libanais ?

Z. Chaoui : Dégustez le vin libanais, il est délicieux et le rapport qualité/prix est excellent.

Beyrouthparis : Un mot pour les clients de beyrouthparis.com

Z. Chaoui : Le Georges V à Paris en date du 14 Mai a été pour nous un lieu et un moment de gloire. Plus que 2000 personnes nous ont visités au cours de cette journée.

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